Qui meurt et qui vit



La croyance que la mort est la fin de la vie est bonne pour les tyrans.
Si la mort est la fin de la vie, celle-ci est donc le plus grand bien.
Justice, liberté - de fait et de conscience - ne sont alors que des accessoires.
L'homme est dans cette situation prêt à tous les compromis pour conserver sa vie.

Qui a dit que la mort est la fin de la vie ?
Certainement pas Dieu.
Si en effet Hachem avait menacé Adam Harishon de mourir s'il mangeait de l'arbre de la science du bien et du mal, ce qui lui était arrivé après qu'il eut transgressé ce commandement ne fut pas la mort de son corps puisqu'il vécut 930 ans.


Il est à noter que seul Adam avait reçu l'injonction de ne pas manger le fruit de l'arbre de la science du bien et du mal car Ava ne fut crée que juste après.


La véritable mort est donc la perte de l'innocence par la profanation de la vie en faisant le mal et en désobéissant à Dieu:

"J'ai mis devant toi le bien et le mal, choisit le bien pour vivre" ...
***! éternellement !***

Il y a donc deux catégories d'homme:
Les "morts-vivant" et les "vivants qui perdront leurs enveloppes corporelles".
Ainsi peut donc se comprendre cet aphorisme: "Ce n'est pas la vieillesse qui tue, c'est le vice".


Dans la vie il n'y a qu'une certitude, c'est que celle-ci finira par la mort. Si la mort était la fin de toute vie, la vie ne serait que peu de chose. Quand donc la mort ne serait pas la fin de la vie, c'est là que cette vie, mortelle, prendrait toute sa valeur, toute sa grandeur. C'est uniquement en pensant qu'on ne vit pas pour mourir seulement que la vie devient chère, qu'elle prend un sens, qu'elle vaut la peine d'être vécue. 

Quelque puisse t-être cet "après", ce n'est que par lui qu'il m'importe d'avoir ressenti jour après jour toutes ces sensations furtives et futiles qui s'écoulent et se remplacent au fur à mesure. Que me ferait d'avoir vu le soleil se lever plusieurs fois au lieu d'une, si c'était pour finir par le voir se coucher pour toujours. Et non seulement l' "après" de la vie importe mais aussi son "avant", non moins mystérieux. Car, comment puis-je devenir ce que je suis en une vie si cette vie n'est que ce qu'elle parait être, n'a pas plus de passé que de futur, d'éternité enfin ? Comme le tableau du peintre est dans son esprit avant de figurer sur une toile, la vie doit exister avant que de paraître, de se déployer par les méandres de la nature et des sociétés humaines. 

En effet, pour limitée qu'elle soit, la vie est infiniment complexe et les prodiges de l'évolution sont incapable de faire que chaque vie soit aussi dense, aussi multiple, aussi extraordinaire qu'elle est sans qu'il n'y ait eu avant au moins une ébauche, un canevas lui permettant de revêtir si vite et si complètement cette infinie variété, cette infinie profondeur qui fait de nous ce que nous sommes pour si peu de temps sur terre. Et plus encore qui nous permette de communiquer avec la nature entière, d'appréhender bien des secrets, de ressentir toutes les émotions sans se sentir un étranger au milieu de cet univers grandiose. 







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